La chanteuse s'installe une soirée à Tropiques-Atrium
pour un spectacle dédié à trois icônes du jazz : Billie Holiday, Sarah Vaughan
et Ella Fitzgerald. Des voix pour dire l'universalité du jazz à travers le
destin de trois femmes.
Sa simplicité rime avec une grâce toute naturelle, mais
la comédienne, actrice et chanteuse n'en laisse pas découvrir un pan. Sans
fard, ni faux semblant, elle s'est présentée hier pour une rencontre avec la
presse. Alors que, spontanément, on s'incline à lui dire « Bienvenue chez vous
» , Viktor Lazlo respire fortement et lâche : « Ça fait du bien d'être ici » .
Comme pour dire qu'elle est Caribéenne et que dans ses veines coulent trois
fleuves, en paraphrasant le poète guyanais Léon Damas. Car il y a en elle un
cosmopolitisme enrichissant : père martiniquais et mère grenadienne, née en
terre bretonne, son nom de naissance est Sonia Dronnier.
Le spectacle qu'elle présente ce soir est le fruit d'une
première rencontre avec Billie Holiday dans une mise en scène du dramaturge et
romancier Eric-Emmanuel Schmitt. La pièce, jouée 180 fois, y compris en
Martinique en décembre 2012, fut comme une mise en bouche qui va susciter
l'appétit en allant plus loin dans la convergence des mémoires du jazz.
Trois femmes, Ella, Sarah et Billie, « c'est une manière
de perpétuer une mémoire » , reconnaît l'artiste. Et quelle mémoire ? Celle
d'un répertoire du jazz de l'époque de la Black Renaissance à l'aube du
free-jazz en passant par le bebop. C'est aussi la mémoire du croisement de ceux
qui ont donné leurs noms à l'histoire du jazz : Cole Poter, Duke Ellington...
« SYMBOLIQUES DE LA CONDITION DES FEMMES »
Mais aussi et surtout Ella, Sarah et Billie sont trois
femmes dont le vécu résonne fortement dans l'actualité de tous les jours et
dans tous les pays. « Elles soulèvent le problème de la femme contemporaine à
travers la violence qui lui est faite et les inégalités qu'elle subit » ,
souligne Viktor Lazlo. Et d'insister : « Elles sont symboliques et
symptomatiques de la condition des femmes. » A l'écouter parler de ces grandes
voix, on en conclurait que Viktor Lazlo fait ressortir l'universalité du combat
féministe par le biais d'une musique non moins universelle : le jazz.
- Vendredi 13 janvier à 20 heures, salle Aimé-Césaire, à
l'Atrium, à Fort-de-France - Chant, Viktor Lazlo, piano et direction musicale,
Michel Bisceglia, contrebasse, Gilles Coquard et guitare, Olivier Louvel
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