Une interview complète avec quelques anecdotes et photos rares ; " On ne présente plus Viktor Lazlo. Martiniquaise par son père, Grenadienne, par sa mère, elle incarne l'excellence de la Caraïbe.
Une interview complète avec quelques anecdotes et photos rares ; " On ne présente plus Viktor Lazlo. Martiniquaise par son père, Grenadienne, par sa mère, elle incarne l'excellence de la Caraïbe.
Editions Robert Laffont
" Elle s'appelle Olvidia. Elle porte un nom où l'on entend l'oubli. L'oubli de l'humain à travers des siècles d'esclavage. "
Martinique, vers 1752, domaine des Bois-Tranchés. Une fillette à la
peau trop claire attire déjà les regards. Enfant d'esclave, elle n'a que
sept ans lorsqu'elle est arrachée à sa mère pour se retrouver au
service de Madame de Lalung. On la surnomme alors " Olvidia ".
Si travailler dans la grande maison lui permet d'échapper à la corvée
des champs, il lui faut néanmoins se plier aux exigences de sa
maîtresse, qui cultive la douceur autant que la cruauté, et aux
sollicitations répétées de son maître pervers. Jusqu'à ce que, à
nouveau, le destin s'en mêle. Bientôt, Olvidia devra quitter sa terre
natale et découvrir une Europe au bord de la Révolution....
Avec Julia Malye (« La Louisiane » aux éditions Stock), Viktor
Lazlo (« Ce qui est pour toi, la rivière ne l’emporte pas » aux éditions
Robert Laffont), Alexandre Civico (« Dolorès ou le ventre des chiens »
aux éditions Actes Sud). Dans le cadre des Bibliothèques Idéales, Le
Temps des Féminismes 2.
Debout les Damnées de la terre ! À partir de faits historiques
méconnus, Julia Malye dessine la trajectoire de femmes qui, au début du
XVIIIe siècle, ont traversé l’Atlantique pour peupler les colonies du
Nouveau Monde. Chanteuse et comédienne, Viktor Lazlo fait s'entremêler
l'histoire (avec le récit d'une vie d'esclave) a` l'Histoire – de
l'esclavage et de la Révolution –, et invite au voyage, de la Martinique
a` Paris, en passant par l'Autriche. Alexandre Civico est membre du
collectif Inculte et s’intéresse à travers une héroïne tueuse à la vague
de fureur chez les femmes, victimes du capitalisme et de son
patriarcat.
27/01/2024 à 16h00 Librairie Kléber,1 rue des Francs-Bourgeois Strasbourg
On aurait aimé un clip...pour ce duo qui nous promet un soleil tant attendu
:) en 2003
D'abord la chanson, la comédie, puis l'écriture.
Son premier roman est publié en 2010, La femme qui pleure (éd. Albin Michel, prix Charles Brisset).
Le nouveau roman, Ce qui est pour toi, la rivière ne l'emporte pas, est paru le 25 janvier aux éditions Robert Laffont.
Entre-temps, Viktor Lazlo – patronyme emprunté à un personnage du film Casablanca – a chanté, et joué dans la série Brigade Navarro.
À plus de 60 ans aujourd'hui, Viktor Lazlo s'en amuse. Le début de la colère ? Sûrement pas. « Déjà toute petite, je regardais le monde sans en comprendre les assignations et les enfermements, dont j'ai toujours voulu sortir. »
De ces frustrations d'enfance est née l'envie d'écrire. D'échapper à son destin. Cela commencera par la chanson donc, malgré le trac, maladif. « Interpréter des mots, ce n'est pas forcément être à l'aise. J'ai dû apprendre à calmer mes peurs. »
La chanson, c'est tout de même le début de la liberté. Mais à 50 ans, le vrai refuge se concrétise après le deuil d'un compagnon : la publication d'un premier roman, La femme qui pleure.
« J'ai toujours eu le sentiment de l'injustice », insiste-t-elle. De fait, son roman Ce qui est pour toi, la rivière ne l'emporte pas est l'histoire d'une femme à la peau trop claire, enfant d'esclave arrachée à sa mère à l'âge de 7 ans, par un maître qui la violera à 13 ans.
Du fait des hasards du destin, son héroïne, prénommée Olividia, assistera, à Paris, à la première abolition de l'esclavage, le 4 février 1794. « La fatalité du viol est constitutive de la période de l'esclavage, puis de la colonisation. Je suis moi-même issue d'une lignée de femmes abusées », affirme-t-elle avec un emportement qui résonne dans son roman.
« Plus j'écris, plus je m'éloigne de mes personnages », confie l'autrice. Pourtant, c'est bien en Martinique, l'île de naissance de son héroïne Olividia dans Ce qui est pour toi, la rivière ne l'emporte pas, que Viktor Lazlo se voit vieillir.
« Je m'y suis toujours sentie chez moi », dit-elle simplement. Elle y décrit néanmoins les difficultés de cohabitation de deux populations. Descendants d'esclaves et de colons, aux histoires antagonistes, vivent côte à côte dans ce territoire français, « où personne n'arrive à transcender l'histoire ».
C'est là
que, en 2019, elle a créé un festival littéraire, Festival en pays rêvé.
Et c'est là qu'elle voudrait se réfugier « pour ne plus avoir froid ».